Fuite des nouveaux plans de surveillance de l’UE
La Commission européenne cible encore plus étroitement ses citoyens. La surveillance des appareils « SMART » va être considérablement élargie.
Source : TKP.at, Thomas Oysmüller, 05 juin 2024 TKP.at, Thomas Oysmüller, 05 juin 2024
Un document de proposition interne commandé par la Commission européenne a fait l’objet d’une fuite dans les médias. Même si les plans ne seront peut-être pas mis en œuvre exactement de la même manière, le document montre clairement ce que veut la Commission : une expansion massive de la surveillance. De WhatsApp au réfrigérateur « intelligent », pratiquement tous les appareils finaux seront (encore plus) utilisés à des fins de surveillance à l’avenir.
L’UE Big Brother
C’est ainsi que t-online rapporte en exclusivité le document de 28 pages, qui contient 42 points en faveur d’une surveillance accrue. Ce projet, intitulé « Recommandations du groupe d’experts sur la manière de réglementer l’accès aux données numériques afin de garantir l’efficacité de l’application de la loi », représenterait « une intrusion sans précédent dans la vie privée de chaque citoyen de l’UE », estiment les défenseurs de la protection des données.
Bien entendu, la Commission ne parle pas d’un centre de surveillance massif, du moins c’est ce qu’elle dit. Officiellement, elle souhaite « prendre des mesures contre la criminalité organisée et détecter et combattre le terrorisme à un stade précoce ». Pour ce faire, il faut renoncer à la vie privée ou au secret de la correspondance. La législation doit donc être adaptée aux « nouvelles possibilités techniques des criminels, qui opèrent de plus en plus dans l’espace numérique et planifient des infractions potentielles ».
Par exemple, les enquêteurs devraient pouvoir à l’avenir supprimer le cryptage des services de messagerie tels que WhatsApp – un vieux souhait de la Commission européenne. Elle souhaite la mise en place d’une « clé maîtresse ». Si des fabricants tels qu’Apple, Google ou Meta ne coopèrent pas, des sanctions devraient également être possibles.
À l’heure actuelle, les enquêteurs ne peuvent pas contourner le cryptage de bout en bout des services de messagerie. Les données sont cryptées sur le téléphone de l’expéditeur et ne sont décryptées qu’au niveau du destinataire. Il n’y a pas de porte dérobée. Les enquêteurs ne peuvent donc que tenter de déverrouiller les téléphones, puis d’analyser les conversations. Cela peut prendre beaucoup de temps et ne fonctionne pas nécessairement. Toutefois, les services de renseignement ont la possibilité de récupérer les messages supprimés s’ils confisquent les appareils finaux.
Mais le document ne se limite pas aux discussions transparentes. Il se concentre également sur l' »internet des objets », un élément essentiel de la quatrième révolution industrielle. Il précise que :
« Il convient de veiller à ce qu’il y ait une grande normalisation et que celle-ci englobe l’internet des objets, y compris, par exemple, les voitures connectées ainsi que toutes les formes de connectivité. »
Cela concernerait également les assistants domestiques tels que Google Home, Alexa ou l’assistant Apple, ainsi que les réfrigérateurs intelligents et autres appareils similaires. Il devrait également être possible de puiser dans les données et de les utiliser en cas de doute. Tous ceux qui ont suivi les révélations d’Edward Snowden savent que les services américains peuvent déjà le faire de toute façon. La Commission européenne souhaite apparemment disposer de pouvoirs similaires.
La rétention des données, controversée et anticonstitutionnelle, est également à nouveau préconisée dans le document. Les militants du Parti Pirate pour la protection des données s’expriment ainsi sur la proposition de la Commission qui a fait l’objet d’une fuite : « Tout ce que nous faisons, où nous allons, nous le savons : » Tout ce que nous faisons, où nous allons et avec qui nous communiquons devrait être accessible à tout moment et sans barrières «